« Le troisième jour, tous les enfants estoient morts horsmis un seul, un enfant masle a peine aagé de dix ans. Cestuy-la mesme qui jusques a present estoit tombé en une folle frenesie, avoit soudain été pris d’un profond avertin. Ses yeux avoient une regardure ternie, ses mains saisissoient incessamment la couverture ou s’agitoient à l’air comme si l’enfant eust voulu prendre des plumes. Son soufflement faisoit grand bruit et estoit rauque, une sueur froide, visqueuse et puante sortoit de tout son corps. Alors l’elixir lui fut de nouveau injecté dans les veines et la crise recommença tout de nouveau. Ceste fois, l’enfant saigna du nez et sa toux mua en un vomissement, après quoi le garçon perdit toute force et estoit comme sans vie.
Les symptômes ne déclinèrent pas deux jours durant. La peau de l’enfant, jusques la couverte de sueur, estoit devenue sèche et chaude comme braise, le batement de son pouls alloit laschement et n’estoit pas regulier, mais moyennement fort, plustost lent que prompt. Il ne sortit plus une seule fois de pasmoison ni ne poussa de cris.
Vint en fin le septième jour. Le garçon estoit comme sorti d’un songe et il ouvrit les yeux, et ses yeux estoient comme les yeux d’une vipere. »
Caria Demetia Crest, De l’Espreuve des Herbes et autres
pratiques secretes des sorceleurs, de mes propres yeux vues